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e mercredi 25 février 2015, nous, étudiants
SMA en ASI (Année Spirituelle Internationale), avons effectué avec nos
formateurs, notre première sortie communautaire. Au delà de son aspect de détente,
cette sortie revêt aussi une dimension pastorale qui s’inscrit dans le cadre
des activités de l’ASI. Mieux elle permet aux étudiants de découvrir et
d’expérimenter les différentes facettes de la mission en contexte des plus
abandonnés. Bref !
Déjà à 9h, nous sommes sortis du
centre Brésillac avec un esprit de missionnaire et en tenues appropriées pour
la circonstance. Le temps est vraiment magnifique même s’il fait un peu chaud.
Nous nous sommes d’abord mis en mouvement en direction de Ganvié : un
grand village situé au sud-est de Calavi à une
trentaine de minutes de navigation sur le lac.
Embarqués, la traversée a été longue
et passionnante. En effet, dès le départ, nous nous sommes bien
sentis même si le cardio est haut, car
pour la plupart d’entre nous, c’est la première fois de voyager en pirogue motorisée.
Mais très vite la peur et le stress se sont dissipés pour laisser place à
la détente et aux causeries. C’est dans cette atmosphère que nous sommes arrivés dans
ledit village à 9h 33 minutes. Nous découvrons un merveilleux village
extraordinairement bâtis sur l’eau. Assurément, toutes les circulations, les
visites de courtoisie et même le commerce se font dans des pirogues sur l’eau.
Les habitations sont sur pilotis en dessous desquels s’amusent les petits
enfants dans des pirogues. D’autres s’entrainent à la pêche…
En outre, en traversant ce village
nous avons remarqué l’ambiance d’une forte religiosité qui est symbolisée par
les monuments de la religion traditionnelle, les temples des sectes et une
grande mosquée. Cependant, nous nous sommes dirigés vers la paroisse Saints
Pierre et Paul où nous avons été accueillis par le curé, le révérend père Théodore
AGBOZO. Celui-ci nous a narré l’histoire fondatrice de ce village qui au départ
était purement fétichiste.
En effet, l’ancêtre fondateur du
village et sa parenté fuyant leurs ennemis aux environs des années 1700 auraient
été emportés par un aigle jusqu’à cet endroit. Etant sauvé, l’ancêtre établit
son camp à l’endroit de leur atterrissage qu’il nomma Ganvié, ce qui signifie : « la collectivité est sauvée ». Celui-ci ordonna les siens de
construire leurs cases sur pilotis dans le but de désavantager l’ennemi,
inhabituel à l’eau. C’est donc cette intention de résister aux adversaires qui explique
toutes ces constructions sur le lac qui requiert une certaine technique d’entrer.
Cette
ingéniosité du fondateur a offert une longue paix à la population. Cependant,
dans la moitié du 20ème siècle, précisément en 1962, celle-ci a été confrontée
à une forte épidémie de la rougeole qui a instauré une recrudescence du taux de
mortalité infantile. Dans l’impossibilité de trouver satisfaction auprès de leurs
fétiches, les autorités villageoises ont demandé au cardinal Bernardin GANTIN
de leur envoyer quelqu’un pour prier pour eux.
Ainsi, devant l’urgence de la
situation, le cardinal a jugé opportun d’envoyer des pères SMA. Ce sont donc les
Missions Africaines qui ont fondé la mission sur le lac. Leur pastoral a
consisté à aider, assister, secourir, évangéliser... Grâce aux pères SMA, cette
station a connu un développement de grande envergure depuis 1995. Devenue
paroisse en 2006, elle est aujourd’hui à son troisième curé, le père Théodore
AGBOZO lui- même.
De plus, le révérend curé a souligné
que les difficultés pastorales restent non moins négligeables. Elles sont dues au
syncrétisme, à la polygamie, au manque de planning familial, au mariage forcé,
à l’abandon de l’Eglise après les sacrements, etc.
Après ces informations, nous avons
visité l’Eglise et le presbytère en construction. Il fait
toujours un soleil splendide. Dans la cour de l’Eglise, nous avons profité de
quelques instants d’un max de ce soleil pour nous refaire le plein de vitamines
D.
Ensuite, nous avons pris la direction de Sô-Tchanhoué, un autre village de
même caractéristiques que le premier. C’est ici que se trouve la plus grande
Eglise du lac construite par le père André Perrin. A notre arrivée, nous avons
été accueillis par les sœurs OCPSP (Oblates Catéchistes Petites Servantes des
Pauvres).
L’apostolat de ces
religieuses à cet endroit est d’accueillir les jeunes filles fuyant le mariage
forcé afin de les aider à retrouver leur quiétude, à apprendre un métier et à
se réinsérer. Une dizaine de jeunes filles nous ont fredonnés des mélodies, aux sons des Tam-tams
et aux rythmes de la danse locale et traditionnelle. L’accueil est
vraiment chaleureux. C’est formidable !
Avec les sœurs et les jeunes filles nous avons
ensemble déjeuné et sympathisé. Aussi, avons-nous pris ensemble quelques vues
de souvenir. C’est sur cette dernière action qu’à pris fin notre visite à 14h45
Enfin, nous avons
repris le chemin pour Calavi. Nous sommes rentrés au séminaire vers 15h30,
toujours un grand ciel bleu à l'horizon... C'était une journée sous le signe du
soleil avec une chaleur toujours bien au
rendez-vous.