Monday, January 26, 2015

Noël à Suya : Accueillir l’Enfant Jésus aux sons et aux rythmes des tambours traditionnels


S
uya est un village bariba situé dans le nord du Bénin. C’est là où, j’ai passé la fête de noël et de nouvel an au milieu de cette population très sociale et charitable dans le cadre d’un stage missionnaire de dix jours.
            Chaque année, les préparatifs de la fête de noël  partout  dans le monde, suscitent de grandes mobilisations dans les communautés chrétiennes. Ils se caractérisent très souvent par une attention particulière et par un grand attachement que beaucoup de personnes accordent à  cette manifestation.
            Cependant, il est vrai que la fête de noël offre l’opportunité aux chrétiens d’accueillir  le pauvre Enfant Jésus, Sauveur de l’humanité dans la simplicité. Elle permet aussi de constater que dans la plupart des cas, cet accueil n’est pas au même diapason de tous.
           
Dans les villes, l’ambiance est généralement festive. Les ménages se pressent pour faire des achats, se procurer de nouveaux habits, décorer l’intérieur des maisons, fabriquer des crèches… Les grandes artères des villes sont inondées des jeux de lumières. Partout sur les vitres des super- marchés et sur des panneaux publicitaires on peut facilement lire quelques graffitis donnant déjà un apéritif à ce qu’on va vivre. Les Eglises sont également décorées avec tout le nécessaire qu’il faut pour rendre la fête agréable. Des instruments de musiques sophistiqués sont installés, l’électricité est permanente et le système de sonorisation rassurante. Les autels et les crèches sont impeccablement et minutieusement enjolivés. Bref, t constatant cela, vous comprendrez sans doute que les gens sont dans une  atmosphère de circonstance particulière.
            Par contre dans le village « Suya » où nous étions, aucun signe de fête. Toutes les activités se poursuivent à la normale. Rien n’est comparable à la réalité citadine que nous venons de décrire. Là, Jésus est accueilli dans une simplicité ordinaire. Pas besoin de luxe ou du confort pour l’héberger. L’essentiel, c’est qu’il naisse parmi nous en cette nuit du 24 décembre. Au sein de la chapelle où nous étions, pas de crèche, pas de lumière, pas de guirlandes, pas de micros, encore moins la décoration. Sinon une chose est certaine. Nous étions persuadés que le Roi de l’humilité a embrassé notre pauvreté et que sa naissance fait briller dans nos cœurs des rayons de joie. Ainsi, nous l’avons donc accueilli aux sons et aux rythmes des tambours traditionnels, sans chanter les « Anges dans nos campagnes » ou encore «  Il est né le divin enfant ». Que c’est formidable !
            Bref, la fête de noël peut être célébrée de plusieurs manières. Mais quand on offre à l’Enfant Jésus le meilleur de nous-mêmes, et quand on l’invite à partager notre pauvreté, les sons de nos tambours le poussent à nous sourire, il dansera à leurs rythmes et restera éternellement dans notre cœur.

Yannick KOUDOUFIO, (DFBB, R.C.A) 
Calavi, Janvier 20015

Fiche d’identité de l’auteur
Nom : KOUDOUFIO
Prénoms : Yannick Johan
Date et lieu de naissance : le 05 juin 1989 à Bangui (Centrafrique)
Lieu actuel : Cotonou (en année spirituelle à calavi)

Profession : étudiant sma

COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE DU JEUDI 15 JANVIER 2015 AVEC LE PERE ROZARIO FRANCIS CONSEILLER GENERAL DE LA SMA A ROME

Par Yéboua Koffi Paul, (DFGG, Côte d’Ivoire) 

L
e jeudi 15 Janvier 2015 a eu lieu un entretien du père Rozario Francis conseiller général de la SMA à Rome avec les formateurs et les étudiants SMA du centre Mgr Bésillac de Calavi.

Etaient présentes à cette rencontre 36 personnes dont le conseiller général lui-même, les quatre formateurs : le père  Soyoye Basil, le père Paul Chataigné, le père Radja Lourdusany, et père Hervé Abou et les 31 étudiants. Cette rencontre qui s’est voulue un entretien a tourné autour de 9 questions essentielles :

1- Comment voyez-vous la mission à venir, qu’espérez-vous de cette mission ?
2- Le monde a t-il encore besoin de missionnaires, si oui ou non, pourquoi?
3- Que devons nous faire pour mieux affronter la mission de demain?
4- Quel sera le rôle du missionnaire dans un monde aux milliers de prêtres diocésains?
5- Quelles sont de nos jours les zones dans les pays d'où vous venez, ou aux lieux ou vous aviez été, qui selon vous ont le plus besoin de missionnaires?
6- Quels sont les autres domaines de la mission, à qui revient la priorité parmi les peuples à évangéliser?
7- La pris des paroisses par les évêques est-il un problème pour la SMA?
8- Combien de temps doit durer un missionnaire SMA dans son  lieu de mission?
9- Qu'est ce qui peut motiver un missionnaire à sacrifier sa vie et même à accepter la mort dans un champ de mission?  

Aux questions de savoir comment les étudiants voient la mission à venir, ce qu'ils peuvent en espérer et ce qu'ils devront faire pour mieux l’affronter, les tentatives de réponses suivantes ont été données:
- La mission de demain comptera encore plus de défis.
- Aujourd'hui nous faisons de plus en plus face à une jeunesse critique, qui rationnalise la foi.
Dès lors, le missionnaire, pour faire face à tous ces défis, doit se munir de certaines armes, c’est-à-dire être un passionner de la mission (aimer la mission du plus profond de son cœur). Aussi, le missionnaire doit-il être un homme de sacrifice par le don de soi. Il doit être ouvert au dialogue interreligieux et avoir une vie exemplaire.

 A propos de la question qui est de savoir si le monde a encore besoin de missionnaires ? tous les étudiants ont répondu par l'affirmative. Car disent-ils, de nos jours il existe encore des zones reculées et sans prêtres, c'est le cas de certains villages du Nord du Bénin notamment Kouarfa, kerou, Materi et Dassaré avec chacun, plus de 40 stations avec au plus 6 prêtres.

 Concernant la question du rôle du missionnaire aujourd'hui dans un monde aux milliers de prêtres diocésains, les étudiants ont répondu  comme suit: « les besoins des populations sont énormes et les prêtres n’arrivent pas à les couvrir tous. Le missionnaire demeure toujours un pionnier donc, capable de répondre  à ce type de besoins. Car  il est formé à cette fin et est très créatif. »

Parlant des zones qui ont le plus de besoins de missionnaires et les peuples à qui il revient la  priorité de l’évangélisation, les étudiants ont souligné que presque tous les pays de l’Afrique ont un besoin de prêtres  missionnaires. Toutefois, le Ghana ( Baochi), le  Nord  Benin, la Tanzanie et le Kenya pourraient être prioritaires. A côté de ces pays, sont comptés les immigrants de guerre, les extrémistes de la religion, les analphabètes, les enfants de la rue et les désespérés de la vie.

Au niveau de la question relative à la prise des paroisses par les évêques, les étudiants ont répondu que cela est un problème. Mais cette réponse, le père Rozario Francis est intervenu en ces termes : « si nous n’avions pas quitté les missions où nous avions commencée, la mission se serrait arrêtée et la SMA aurait perdu son identité. Ainsi le développement des paroisses diocésaines  et les ordinations qui s’en suivent sont des illustrations du succès de la mission de la SMA. »

En ce qui concerne la question du temps qu’un missionnaire doit passer en mission, le père  Rozario a donné l’affirmation suivante : « le missionnaire doit toujours partir pour une mission ‘’Ad Vitam’’, c'est-à-dire qu’il va en mission, comme pour y mourir. En effet, le missionnaire est comme un arbre sur lequel tous les oiseaux viennent se poser afin d’en faire leurs nids. Le missionnaire doit donc servir d’appui aux autres. De ce fait, seul l’amour de Dieu et du prochain doivent être la source de motivation du missionnaire a-t-il ajouté. Car c’est ce seul geste accompagné du témoignage de vie qui peut motiver le missionnaire à accepter de mourir pour la mission.

Poursuivant son intervention, le père Rozario présenta un bouquet de fleur dans lequel s’imprègne l’identité de la mission SMA. De ce fait, disait-il, la mission SMA est comme un bouquet de fleur avec une seule tige. Cette tige, c’est bien le Christ qui constitue notre racine. Après ces mots, il passa à l’exhortation des étudiants tout en leur souhaitant un bon voyage dans leur formation. Il les invita en plus à se laisser bien former. Car, ajoutait-il, « la formation est comme un cuisinier qui ne peut préparer que ce qu’on lui donne. A lui donner de l’eau, il ne peut que te la chauffer en retour. Le bon prêtre est bien celui qui, durant son parcours au séminaire s’est laisser bien former par se formateurs ». Cette exhortation céda le pas à  un chant qui mit fin à la rencontre à 17 h 45 mn.