Par Yéboua Koffi Paul, (DFGG, Côte d’Ivoire)
L
|
e jeudi 15 Janvier 2015 a eu
lieu un entretien du père Rozario Francis conseiller général de la SMA à Rome
avec les formateurs et les étudiants SMA du centre Mgr Bésillac de Calavi.
Etaient présentes à cette
rencontre 36 personnes dont le conseiller général lui-même, les quatre
formateurs : le père Soyoye Basil,
le père Paul Chataigné, le père Radja Lourdusany, et père Hervé Abou et les 31
étudiants. Cette rencontre qui s’est voulue un entretien a tourné autour de 9
questions essentielles :
1- Comment voyez-vous la mission à venir, qu’espérez-vous
de cette mission ?
2- Le monde a t-il encore besoin de missionnaires, si
oui ou non, pourquoi?
3- Que devons nous faire pour mieux affronter la
mission de demain?
4- Quel sera le rôle du missionnaire dans un monde aux
milliers de prêtres diocésains?
5- Quelles sont de nos jours les zones dans les pays
d'où vous venez, ou aux lieux ou vous aviez été, qui selon vous ont le plus
besoin de missionnaires?
6- Quels sont les autres domaines de la mission, à qui
revient la priorité parmi les peuples à évangéliser?
7- La pris des paroisses par les évêques est-il un
problème pour la SMA?
8- Combien de temps doit durer un missionnaire SMA
dans son lieu de mission?
9- Qu'est ce qui peut motiver un missionnaire à
sacrifier sa vie et même à accepter la mort dans un champ de mission?
Aux questions de
savoir comment les étudiants voient la mission à venir, ce qu'ils peuvent en espérer
et ce qu'ils devront faire pour mieux l’affronter, les tentatives de réponses
suivantes ont été données:
- La mission de demain
comptera encore plus de défis.
- Aujourd'hui nous faisons
de plus en plus face à une jeunesse critique, qui rationnalise la foi.
Dès lors, le missionnaire,
pour faire face à tous ces défis, doit se munir de certaines armes, c’est-à-dire
être un passionner de la mission (aimer la mission du plus profond de son cœur).
Aussi, le missionnaire doit-il être un homme de sacrifice par le don de soi. Il
doit être ouvert au dialogue interreligieux et avoir une vie exemplaire.
A propos de la question qui est de savoir si
le monde a encore besoin de missionnaires ? tous les étudiants ont répondu
par l'affirmative. Car disent-ils, de nos jours il existe encore des zones reculées
et sans prêtres, c'est le cas de certains villages du Nord du Bénin notamment
Kouarfa, kerou, Materi et Dassaré avec chacun, plus de 40 stations avec au plus
6 prêtres.
Concernant la question du rôle du missionnaire
aujourd'hui dans un monde aux milliers de prêtres diocésains, les étudiants ont répondu comme suit: « les besoins des
populations sont énormes et les prêtres n’arrivent pas à les couvrir tous. Le
missionnaire demeure toujours un pionnier donc, capable de répondre à ce type de besoins. Car il est formé à cette fin et est très
créatif. »
Parlant des zones
qui ont le plus de besoins de missionnaires et les peuples à qui il revient
la priorité de l’évangélisation, les étudiants ont
souligné que presque tous les pays de l’Afrique ont un besoin de prêtres missionnaires. Toutefois, le Ghana ( Baochi),
le Nord
Benin, la Tanzanie et le Kenya pourraient être prioritaires. A côté de
ces pays, sont comptés les immigrants de guerre, les extrémistes de la
religion, les analphabètes, les enfants de la rue et les désespérés de la vie.
Au niveau de la
question relative à la prise des paroisses par les évêques, les étudiants ont
répondu que cela est un problème. Mais cette réponse, le père Rozario Francis
est intervenu en ces termes : « si nous n’avions pas quitté les
missions où nous avions commencée, la mission se serrait arrêtée et la SMA aurait
perdu son identité. Ainsi le développement des paroisses diocésaines et les ordinations qui s’en suivent sont des
illustrations du succès de la mission de la SMA. »
En ce qui concerne
la question du temps qu’un missionnaire doit passer en mission, le père Rozario a donné l’affirmation suivante :
« le missionnaire doit toujours partir pour une mission ‘’Ad Vitam’’,
c'est-à-dire qu’il va en mission, comme pour y mourir. En effet, le
missionnaire est comme un arbre sur lequel tous les oiseaux viennent se poser
afin d’en faire leurs nids. Le missionnaire doit donc servir d’appui aux
autres. De ce fait, seul l’amour de Dieu et du prochain doivent être la source
de motivation du missionnaire a-t-il ajouté. Car c’est ce seul geste accompagné
du témoignage de vie qui peut motiver le missionnaire à accepter de mourir pour
la mission.
Poursuivant son intervention,
le père Rozario présenta un bouquet de fleur dans lequel s’imprègne l’identité
de la mission SMA. De ce fait, disait-il, la mission SMA est comme un bouquet
de fleur avec une seule tige. Cette tige, c’est bien le Christ qui constitue
notre racine. Après ces mots, il passa à l’exhortation des étudiants tout en
leur souhaitant un bon voyage dans leur formation. Il les invita en plus à se
laisser bien former. Car, ajoutait-il, « la formation est comme un
cuisinier qui ne peut préparer que ce qu’on lui donne. A lui donner de l’eau,
il ne peut que te la chauffer en retour. Le bon prêtre est bien celui qui, durant
son parcours au séminaire s’est laisser bien former par se formateurs ».
Cette exhortation céda le pas à un chant
qui mit fin à la rencontre à 17 h 45 mn.
No comments:
Post a Comment