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uya est un
village bariba situé dans le nord du Bénin. C’est là où, j’ai passé la fête de
noël et de nouvel an au milieu de cette population très sociale et
charitable dans le cadre d’un stage missionnaire de dix jours.
Chaque année, les préparatifs de la fête
de noël partout dans le monde, suscitent de grandes
mobilisations dans les communautés chrétiennes. Ils se caractérisent très
souvent par une attention particulière et par un grand attachement que beaucoup
de personnes accordent à cette
manifestation.
Cependant, il est vrai que la fête
de noël offre l’opportunité aux chrétiens d’accueillir le pauvre Enfant Jésus, Sauveur de l’humanité
dans la simplicité. Elle permet aussi de constater que dans la plupart des cas,
cet accueil n’est pas au même diapason de tous.
Dans les villes, l’ambiance est généralement festive. Les ménages se pressent pour faire des achats, se procurer de nouveaux habits, décorer l’intérieur des maisons, fabriquer des crèches… Les grandes artères des villes sont inondées des jeux de lumières. Partout sur les vitres des super- marchés et sur des panneaux publicitaires on peut facilement lire quelques graffitis donnant déjà un apéritif à ce qu’on va vivre. Les Eglises sont également décorées avec tout le nécessaire qu’il faut pour rendre la fête agréable. Des instruments de musiques sophistiqués sont installés, l’électricité est permanente et le système de sonorisation rassurante. Les autels et les crèches sont impeccablement et minutieusement enjolivés. Bref, t constatant cela, vous comprendrez sans doute que les gens sont dans une atmosphère de circonstance particulière.
Par contre dans le village « Suya »
où nous étions, aucun signe de fête. Toutes les activités se poursuivent à la
normale. Rien n’est comparable à la réalité citadine que nous venons de décrire.
Là, Jésus est accueilli dans une simplicité ordinaire. Pas besoin de luxe ou du
confort pour l’héberger. L’essentiel, c’est qu’il naisse parmi nous en cette
nuit du 24 décembre. Au sein de la chapelle où nous étions, pas de crèche, pas
de lumière, pas de guirlandes, pas de micros, encore moins la décoration. Sinon
une chose est certaine. Nous étions persuadés que le Roi de l’humilité a
embrassé notre pauvreté et que sa naissance fait briller dans nos cœurs des
rayons de joie. Ainsi, nous l’avons donc accueilli aux sons et aux rythmes des
tambours traditionnels, sans chanter les « Anges dans nos campagnes »
ou encore « Il est né le divin enfant ». Que c’est formidable !
Bref, la fête de noël peut être
célébrée de plusieurs manières. Mais quand on offre à l’Enfant Jésus le
meilleur de nous-mêmes, et quand on l’invite à partager notre pauvreté, les
sons de nos tambours le poussent à nous sourire, il dansera à leurs rythmes et
restera éternellement dans notre cœur.
Yannick KOUDOUFIO, (DFBB, R.C.A)
Calavi, Janvier 20015
Fiche d’identité de l’auteur
Nom :
KOUDOUFIO
Prénoms :
Yannick Johan
Date et lieu de
naissance : le 05 juin 1989 à Bangui (Centrafrique)
Lieu
actuel : Cotonou (en année spirituelle à calavi)
Profession :
étudiant sma
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